Dialogue

Adaptation et mise en scène de Jean Quercy

d’après l’œuvre de Germaine Tillion
Les Ennemis complémentaires © Editions Tirésias

Avec Sophie Millon, Fatima El Hassouni, Niddal El Mellouhi et Eric Auvray

Présentation

Le Spectacle

DIALOGUE a été créé en mars 2011 au Lavoir Moderne Parisien et repris en novembre au Musée Jean Moulin. L’accueil du public a été très positif. Cela nous incite à reprendre le spectacle en février et mars 2013 pendant 5 semaines à la Crypte Saint Sulpice, en alternance avec « Une Opérette à Ravensbrück », œuvre de Germaine Tillion présentée par la compagnie de la Petite Montagne, avec laquelle nous mutualiserons nos moyens.

La lecture des écrits de Germaine Tillion ne laisse pas indifférent. Chaque période de sa vie a correspondu à une implication extraordinaire de sa part dans les événements dont elle est témoin. Son regard d’ethnologue lui fournit une force singulière par sa capacité à comprendre les événements les plus dramatiques dans des environnements et des situations les plus diverses.

« Comprendre ce qui vous écrase. C’est peut-être cela qu’on peut appeler exister »

Cette vie étonnante a couvert tout le vingtième siècle et en fait une figure marquante de notre pays. Mais parmi tous les événements dramatiques que Germaine Tillion a connus, un épisode frappe particulièrement, celui qui concerne sa tentative d’amorcer en 1957, un dialogue entre le gouvernement français et les responsables du FLN d’Alger. Le premier guillotine alors plus de 50 militants algériens et couvre la pratique de la torture par l’armée et les seconds organisent des attentats meurtriers contre les civils européens.

Cette volonté de dialogue dans des circonstances aussi dramatiques où le niveau de violence atteint de part et d’autre des niveaux insupportables, est exceptionnelle et ne peut que susciter l’envie d’en savoir plus sur la personnalité de Germaine Tillion. Elle fait découvrir une capacité obstinée à chercher à sauver des vies, quelles que soient les opinions des personnes impliquées dans le conflit algérien, capacité forgée dans la Résistance puis dans la déportation.

le livre

L’ESPRIT-MATIÈRE : suivi de DIALOGUE

Germaine Tillion est un personnage théâtral, une figure de la tragédie grecque.

La forme théâtrale

DIALOGUE repose sur un travail important d’adaptation de différents textes de Germaine Tillion pour créer les situations, imaginer les dialogues et les rapports entre des personnages historiques et des personnages imaginaires. Ce travail s’est appuyé sur l’expérience tirée des deux spectacles précédents, L’Etrange défaite, monologue intégral, et Le Refus, à dimension fortement romanesque, pour trouver une forme intermédiaire, plus aboutie.

Cette adaptation a été facilitée par les qualités littéraires de l’auteur, qui a le sens du récit et une façon très vivante d’aborder chaque situation. Cette intelligence et cette vivacité se retrouvent dans l’Opérette qu’elle a écrite à Ravensbrück à la fois pour faire rire ses codétenues et leur faire comprendre la machine qui les oppressait.

Cette singularité de caractère a conduit à choisir comme interprète de Germaine Tillion une comédienne qui puisse dégager à la fois une tranquille assurance et une gaité spontanée.

Le spectacle repose sur un trio Germaine– Fatima – Yacef et un meneur de jeu, le journaliste qui alterne les adresses au public et la prise en charge des représentants de la France : André Boulloche, Robert Lacoste et le Président du tribunal.

DIALOGUE s’apparente au théâtre documentaire. Parfois didactique, il doit permettre au public de comprendre l’enchainement des faits historiques complexes et mal connus de cette période coloniale. Mais c’est d’abord une pièce de théâtre. Le spectacle alterne les situations d’affrontement à Alger et à Matignon et les temps de réflexion. Il nous fait peu à peu découvrir le questionnement intérieur de Germaine et de Fatima, confrontées à des situations dramatiques à plusieurs étapes de leur vie.

Un élément de bastingage constitue le point d’ancrage du plateau. Symbolisant le pont d’un navire, il se transforme en point d’appui d’une interview, en guichet de la Poste, en parapet de la maison bretonne de Germaine Tillion. Grâce au travail du décorateur, ce bastingage peut doubler de hauteur et devient aussi la cage de Yacef et Fatima lors de leur procès et à la Santé,

A jardin, un espace constitué d’un bureau Louis XV et de 2 fauteuils, qui évoquent l’Hotel Matignon.

A cour, quelques caisses recouvertes d’étoffes orientales, autour d’une table basse, représentent un intérieur de la Casbah Alger.

Germaine Tillion

Né en 1907 Germaine Tillion se forme en 1930 auprès de Marcel Mauss qui enseignait au sein de ce qui deviendra le Musée de l’Homme. Elle se passionne pour l’ethnologie et en 1934, à 27 ans, elle part en mission scientifique dans l’Aurès en Algérie. Pendant 6 ans de manière presque ininterrompue, elle vit seule au milieu d’une population montagnarde qui l’avait acceptée. Vivant sans radio, sans journaux, à treize heures de cheval de l’Européen le plus proche, elle observe chaque détail de la vie quotidienne, compte les sacs de grain qui rentrent, l’argent qui sort. Elle regarde par terre, telle source qui ne coule plus et pourquoi tel champ ne rapporte plus, et pourquoi ceux qui avaient un mulet n’ont maintenant plus qu’un âne…

Elle quitte l’Aurès le 30 mai 1940 et arrive à Paris la veille de l’entrée de l’armée allemande. Le discours de Pétain demandant l’armistice l’a fait réagir violemment. Dès le lendemain elle reprend contact avec ses camarades du Musée de l’Homme et commence à organiser des filières d’évasion des prisonniers

Boris Vildé fait partie des premiers évadés et prend la tête du réseau de résistance qu’on appellera après la guerre le réseau du Musée de l’Homme.

Germaine Tillion est arrêtée en août 1942 et est enfermé pendant un an à la Santé, puis à Fresnes, avant d’être internée au camp de Ravensbrück. Elle comprend immédiatement la finalité du système concentrationnaire et est soutenue par la volonté de survivre pour témoigner de ces crimes. Jour après jour elle recueille des témoignages et des informations pour reconstituer tout le système des camps au point de tenir des véritables cours à ses co-détenues, leur expliquant combien les nazis dépensent pour les nourrir, combien les détenus rapportent.

Libérée en mai 1945, elle sera désignée par ses camarades pour rassembler les témoignages et les représenter lors des procès des chefs de camps en 1947.

Elle rejoint le CNRS après la guerre. En novembre 1954, lors du soulèvement en Algérie; Louis Massignon, son directeur de thèse, obtient pour elle une mission du ministère Mendes France pour vérifier qu’il n’y avait aucune exaction contre la population civile.

A la fin de sa mission, elle rencontre le gouverneur de l’Algérie, Jacques Soustelle et lui fait part de la clochardisation accélérée des populations rurales. Avec son accord, elle met en route les centres sociaux pour assurer l’éducation de base de la population.

En 1957, quand la situation politique et militaire se durcit, elle revient à Alger dans le cadre d’une commission d’enquête sur la torture. A la fin de sa mission, elle est contactée par des responsables du FLN d’Alger. Elle reçoit de Yacef Saadi la promesse d’un arrêt des attentats contre la population européenne et tente d’obtenir en contrepartie l’arrêt des exécutions de condamnation à mort. Son objectif est de faire baisser les tensions et de permettre l’amorce d’un dialogue politique mais n’obtient pas gain de cause.

Après l’arrestation de ses interlocuteurs algériens, elle multiplie les démarches pour obtenir qu’ils soient remis à la justice civile et détenus dans la métropole. Elle plaide pour leur grâce après leur condamnation à mort.

Germaine Tillion ne revient plus jamais en Algérie après 1957. Elle continue sa carrière d’ethnologue et se consacre en particulier au statut des femmes autour du bassin méditerranéen, convaincue que les chances de développement de la prospérité et de la démocratie passent par l’éducation des femmes.

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ET
PARRAINAGES

l’équipe

Sophie Millon

Fatima el hassouni

ERIC AUVRAY

niddal el mellouhi

Sophie MILLON

Formée au Conservatoire National de Région à Clermont-Ferrand et Rennes (Guy Parigot et Bernard Plantey), elle suit l’Ecole de Théâtre corporel / Théâtre du Corbeau Blanc – Gunther Leschnik (Paris/Munich) et l’école Philippe Gaulier (Paris). Elle travaille la tragédie avec Ariane Mnouchkine, puis la comédie musicale au Théâtre National de Chaillot avec Christiane Legrand, Martine Harmel, Isabelle Gomez. Elle est soprano lyrique.

A la télévision, elle joue dans Regarde le Zombie, de José Eon, La série Engrenages, de Gilles Bannier, Philippe Triboit, Philippe Venault, Canal +, Mitterrand à Vichy, de Serge Moati, docu-fiction, France 2.

Au théâtre, on la voit notamment dans : GERTRUDE-LE CRI (Howard Barker). mes Günther Leschnik Avignon, Gare au Théâtre, COEUR DE VACHES (Anne Avrane). mes Marido Fréval, Théâtre de la Tempête, LA FLUTE ENCHANTEE (d’après Mozart). mes Günther Leschnik, Le Lucernaire, MAMAE (Meurtre Artistique Munitions Action Explosion) de Nadège Prugnard, Théâtre du Chaudron, Théâtre de la Bastille,

CABARET EXPLOSIF mes Marido Fréval, Michel Cochet, Yulia Zimina Festival Les Rencontres à la Cartoucherie, CABARET EUROPEEN mes Marie Steen, ALADDIN mes. Sarah Kemp tournée en Grande Bretagne et Chine, ETAT DES LIEUX AVANT LE CHAOS (Serge Adam) mes Jean-Louis Heckel, L’ENFANT REVE (Hanoch Levin) mes Philippe Adrien, L’IRONIE DU CIEL (Mohamed Kacimi) mes Michel Cochet, A TALE OF TWO CITIES (C. Dickens) – mes John Cobb. en anglais et en français, FEYDEAU FOLIE mes Günther Leschnik (Feydeau + chansons années 30).

Fatima EL HASSOUNI

Chanteuse et comédienne, Fatima se forme au Conservatoire Dramatique de Dijon. Elle a une licence des arts et du spectacle de Paris VIII.

Elle est le clown Gigi dans KATA et GIGI et est chanteuse-interprète pour le trio Choro Esperanto, MDC de Gennevilliers.

Auteure-Interprète pour le duo Hassounia (contrebasse/voix) avec Rosine Feferman elle intervient comme chanteuse et comédienne dans TRAVERSEE de Jeanne Sandjian, théâtre aux mains nues, MDC de Gennevilliers, Festival de Charleville/Mezières, la NEF de Pantin.

Elle participe aux créations de la compagnie de danse Rialto Fabrik Nomad de William Petit – FALL ALWAYS, KAVALEVA KANSA, DESORDRES, SALAM LEILA, KABARET NOMADE, représentations en France, Finlande, Pologne, Slovénie et Belgique.

Elle a joué dans L’ILE AUX ESCLAVES -mise en scène K. Tamer (Paris), KACHA ET DEVAYAN – mise en scène JM. Pradier (Paris), conte à sept personnages SEPT A DIRE – mise en scène Y. Haddad (festival Off d’Avignon).

Elle joue pour la compagnie Equivoque (cirque), Festival CIRCA à Auch, Djerba (Tunisie), Fête de la Lumière à Chartres, Festival La Rue est à Amiens, Jardins en Scène (Picardie), Festival Awaln’Art (Maroc).

Elle participe à des concerts de chant de musiques du monde en solo et en duo : Festival Circuits à Paris, Concerts à domicile à Gennevilliers, Abbaye du Thoronet et Festival des Toiles du Sud, Centre culturel du Pradet -Var, Sentier des Halles et Baiser Salé -Paris, Cinéma Images d’ailleurs -Paris, Festival des 20 ans du Revest -Var, Limonaire -Paris.

Eric AUVRAY

Comédien formé à l’Ecole Nationale Supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT) de 1977 à 1980, il travaille notamment avec J.P. Rossfelder, Jacques Mornas, Jean Gillibert, Christian Freygnet, Emmanuelle Weisz, Bruno Netter, Jean Quercy, Gilbert Ponte dans les spectacles suivants : La nuit de Molière, Le Nid, Dialogue, Echanges océaniques, Le Refus, Monsieur Vieil Ours visite le monde, L’Avare de Molière.

Il met en scène notamment :

Le Transsibérien de Blaise Cendrars

« Apéritif dinatoire »

« Le bar sous la mer »de Stéfano Benni

« Premier combat »avec Jean Paul Zenacker

« Astoria »de Jura Soyfer. AIDE A LA CREATION DE LA DMDTS.

« Le condamné à mort »de Jean Genet.

« Une Noce »de Tchekhov, théâtre du Nord-Ouest

« Portrait d’un homme de dos »Maison de la Poésie, Opéra de Lyon

« Max, pénitent en maillot rose »Maison de la poésie, Les tombées de la nuit à Rennes

« La vie est un hymne à deux voix » à Milly Lamartine

« Borges »avec Denis Lavant et Christian Manoury

Actuellement, il enseigne la pratique théâtrale à Sciences-Po.

Niddal EL MELLOUHI

Formé au Conservatoire d’Art Dramatique de Sidi Bel Abbés (Algérie), il suit des stages en France sur la Comédia dell’arte (Carlos Garcia), le Clown (Thibault Garçon Cie Idionysiaque), et un atelier Danse contemporaine / travail de l’acteur (Yano Iatridès /Isabelle Rattier -Théâtre National de Chaillot).

Au cinéma il joue dans Secret-Défense (Philippe Haim), Hors-la-loi (Rachid Bouchareb), Envoyés très spéciaux (Frédéric Auburtin), Trash (Mathieu Turi).

A la télévision,on le voit dans ACHWAK EL MADINA feuilleton pour la télévision algérienne (Ali Issaoui), Une histoire à ma fille (Chantal Picault), L’Affaire « Ben Barka » (J-Pierre Sinapi), Belleville Tour (Ben Chaâla).

Au théâtre il joue dans DZ’imigris (Cie du Théâtre Tin Hinan,(Paris) tournée en Algérie et en France, Cité H de Carlo Boso et Gilbert Bourabia, (Cie du Mystère Bouffe), Jeu d’aiguilles mes Delphine de Boutray, Habil et Habil, de H’mida Ayachi (Rencontres Théâtrales Franco-Algériennes au Théâtre des 13 Vents, tournée en Algérie, Égypte, Suisse, Tunisie), Titus Andronicus, (Compagnie Tikaro, Paris), Quatre en un, de Ray Bradbuy – mes Azzedine Abbar.